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De la justification morale de la peine

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Cher Kaplan votre mise au point concernant la philosophie pénale en termes de calcul coût-bénéfice est tout à fait pertinente mais je voudrais y ajouter deux ou trois choses sur lesquelles nous serons peut-être en désaccord. Nous sommes je pense d'accord sur un point : c'est le traitement « social » du crime qui a conduit à diaboliser la dissuasion depuis les années 50. C’est-à-dire l’idée que les causes profondes de la criminalité résideraient dans l’inégalité des revenus et dans les injustices sociales comme le racisme ou la discrimination. Selon ce point de vue "socialisant", les criminels seraient d’abord des victimes. En réalité, comme votre billet tend à le montrer, ce n’est pas la pauvreté qui engendre le crime, c’est l’opportunité d’un gain facile et sans risque. Le comportement criminel est donc une réponse rationnelle à des incitations et des opportunités. La criminalité baisse ou augmente en réponse à ses coûts attendus en termes de probabilité de pu

De l'antilibéralisme primaire chez les intellectuels et certains catholiques (normaliens)

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Mon cher ami Kaplan, avec qui j'ai eu d'excellents échanges par blogs interposés, vient de publier un article auquel je suis particulièrement sensible. Il rappelle utilement à tous les ayatollahs qui se réclament de l'abbé Lacordaire (XIXe siècle), sans l'avoir lu et en s'appuyant sur wikipedia, que celui-ci ne fut pas l'antilibéral qu'ils se plaisent à décrire. Je cite Kaplan :  " Le Révérend-Père Lacordaire se méfiait des gouvernements humains... il considérait que la propriété privée des moyens de production était un droit consacré par l’Évangile et qu’en priver un homme revenait à le réduire à l’état d’esclave... il s’opposait vigoureusement aux idées collectivistes dont il pressentait déjà le potentiel de dérive autocratique... il se prononçait contre toutes formes de redistribution autoritaire des richesses, plaidait pour une société fondée sur le libre-consentement et fut un ardent défenseur de la liberté religieuse, de la liberté de l’en

Revue de presse : The Economist et Philosophie Magazine

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A country in denial . Tel est le titre de The Economist dans un numéro que je vous recommande de lire. On en trouvera une traduction ici, chez mon ami Kaplan . Ce qui ressort de l'article, c'est que les candidats à la présidentielle sont à l'image des Français : ils veulent que rien ne change. Ils refusent d'aborder les sujets qui fâchent, ils ne veulent pas voir la réalité en face. Donc il n 'y a pas de vraie réforme de fond, à la différence de l'Italie par exemple, c'est l'immobilisme ! A lire dans le même numéro : The French election : An inconvenient truth.  L'article souligne l'absence de tout candidat libéral aux élections. Je cite : "Liberal candidates in France tend to get nowhere. Ten years ago the most recent such presidential hopeful, Alain Madelin, got just 3.9% of the vote." Ou encore : "Mr Bayrou is no liberal: he wants a “fair price” for farm produce, and proposes voting rights for unions on company boar

Du conservatisme moral et culturel

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Cher Kaplan (suite du débat ) J’admets avec toi que la morale a souvent servi de prétexte à des intrusions inadmissibles dans la vie privée des individus. Mais je maintiens qu’il ne peut y avoir de droit sans morale. Un droit purement utilitariste est impossible. Tu reconnais d’ailleurs toi-même que le droit est « un système fondé sur un nombre aussi limité que possible de principe moraux, des idées suffisamment simples et consensuelles pour qu’elles puissent faire l’unanimité ». Cette idée d’un droit naturel comme seule base d’un système juridique me convient parfaitement. Mais entendons-nous sur le concept de morale pour clarifier le débat et là peut-être aurons-nous quelques différents. Qu’est-ce que la morale ? Je considère, avec la tradition occidentale issue de la philosophie grecque, qu’il existe une rationalité morale et que le bien et le mal ne sont pas des notions arbitraires, relatives à l’opinion ou à l’époque. Étant donnée la nature même de l’homme : animal d